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Phénomène en voie d’extinction?

Lorsque mon fils avait 6 ans, j’ai eu un choc en tant que mère et qu’auteure spirituelle. J’ai pris conscience que personne n’enseignerait le « Notre Père » à mon garçon si je ne m’en occupais pas. Pas que cette prière précisément soit si importante, mais pour la femme née en 1972 que je suis, les bases spirituelles à saveur religieuse reçues à l’école m’ont ouvert à Plus Grand. Ces assises m’ont initiée à tout ce monde à l’intérieur de moi et ont contribué au développement de ma conscience. Bien que j’ai remis en question plusieurs croyances au fil du temps, les fondements reçus dans mon enfance m’ont accompagnée dans ma recherche d’une spiritualité libre et épanouissante.

Un constat s’est imposé : dans le système d’éducation actuelle, il n’y a pas de place pour la spiritualité et nos jeunes grandissent sans repère à ce niveau. De ce que j’ai pu constater, Le cours « éthique et culture religieuse » offert dans nos écoles est davantage d’un cours d’histoire qu’un lieu où les enfants peuvent faire l’expérience de leur monde intérieur.

Je vois une explication simple à ce phénomène de désert spirituel dans le discours social. Lorsque les églises se sont vidées au Québec en 1960 avec la Révolution tranquille, les gens n’ont pas seulement évacué le religieux de leur vie mais ils ont aussi évacué le spirituel. Pourquoi? Parce que spiritualité et religion avaient toujours été liées, comme s’il s’agissait de la même chose. Puisque la religion avait mauvaise presse, un énorme tabou s’est aussi formé autour de la spiritualité.

Heureusement, nous avons fait du chemin et aujourd’hui, la plupart de gens font la distinction entre spiritualité et religion. La religion est une façon parmi tant d’autres de vivre notre spiritualité. Elle propose des pratiques et des croyances précises. Je ne suis pas contre les religions car c’est une formidable voie pour bien des gens de devenir la meilleure version d’eux-mêmes. Elle n’est pas un problème en soi, c’est ce que l’être humain en fait trop souvent qui est un problème. Par exemple, quand il s’en sert pour assouvir sa soif de pouvoir…

On peut donc être spirituel sans appartenir à une religion. Que cette idée gagne de plus en plus en popularité dans le discours social, quelle excellente nouvelle! Nous ne parlons pas d’extinction du phénomène spirituel mais plutôt d’une chance inouïe de redéfinir ce concept et de se l’approprier en-dehors des carcans traditionnels. Je suis convaincue que dans quelques années, la notion de spiritualité sera autant à la mode que celle du bonheur l’est actuellement.